sâmbătă, 15 mai 2010

O analiză lucidă

PSD a vrut să fie, în perioada cât s-a aflat la guvernare, un soi de New Labour dâmboviţean. Nu i-a reuşit, motivul fiind dâmboviţean. Dar nici modelul nu era fără cusururi. Le analizează cu luciditate, deşi tardiv de târziu(ca să zic aşa!) Anthony Giddens, ideologul celei de-a Treia Căi, al New Labour. Cred că articolul ăsta ar trebui citit cu creionul în mână de ideologii din Kiseleff(câţi şi dacă mai există), pentru că priveşte în cea mai mare măsură partidul. Care partid nici acum n-a tras concluziile după pierderea puterii, în 2004. Şi se complace într-o mediocritate vecină cu sinuciderea.
Aşadar, să vedem ce zice jupân Giddens:
"Dès le départ, les architectes du New Labour ont procédé à un diagnostic convainquant des raisons pour lesquelles la politique de centre-gauche avait besoin d'innovation, et ils ont, sur cette base, défini un agenda politique clair. En gros, ce diagnostic établissait les points suivants : les valeurs de la gauche – la solidarité, la volonté de réduire les inégalités et de protéger les plus vulnérables, la croyance au rôle actif du gouvernement – demeuraient intactes, mais les politiques conçues pour atteindre ces objectifs devaient être radicalement redéfinies en raison des profonds changements que connaissait le monde. Ces changements étaient provoqués entre autres par l'accélération de la mondialisation, par le développement d'une économie post-industrielle ou de services et, à l'ère de l'information, par l'émergence d'une opinion publique qui s'exprime plus, qui est plus combative et qui marque moins de déférence qu'autrefois à l'égard des représentants de l'autorité (un processus que l'apparition d'Internet n'a fait qu'accentuer).
La plupart des propositions politiques du Labour ont procédé de cette analyse. L'époque de la gestion keynésienne de la demande, couplée à la mainmise étatique sur l'entrepreneuriat économique, était révolue. Une nouvelle relation entre l'Etat et les entreprises devait être établie, qui reconnaisse le rôle vital de l'entreprise dans la création de la richesse et admette les limites du pouvoir étatique. Aucun pays, aussi vaste et puissant soit-il, ne peut contrôler ce marché : d'où l'"offensive des cocktails de crevettes" que le Labour lança au milieu des années 1990 pour courtiser la City de London.
L'expansion de l'économie de services eut pour conséquence une forte diminution de la classe ouvrière, bastion historique des travaillistes. C'est pourquoi, pour gagner les élections, un parti de centre-gauche devait s'adresser à une catégorie beaucoup plus large d'électeurs, y compris parmi ceux qui n'avaient jamais voté travailliste jusque-là. Le Labour ne pouvait plus se contenter de ne représenter que des intérêts de classe particuliers. En Tony Blair – qui était loin d'être un travailliste pur sucre – le parti sembla avoir trouvé le leader parfait pour atteindre ce but.
La politique du Labour a évolué au cours de ses années au gouvernement. Certaines idées fondamentales, pourtant, sont restées les mêmes. La prospérité économique, dans un marché mondialisé, devait prendre la première place comme condition préalable à une politique sociale efficace. Une économie de plus en plus prospère générerait des ressources permettant de financer l'investissement public tout en évitant d'avoir à instaurer de nouveaux impôts. Le Labour chercha à rompre avec sa vieille tendance à "taxer pour dépenser". "Prudence" fut le maître-mot de Gordon Brown lorsqu'il était ministre des finances. Une gestion économique prudente était essentielle si l'on voulait augmenter les dépenses sociales et améliorer la justice sociale.
Dans quelle mesure ces stratégies et politiques ont-elles porté leurs fruits ? S'il est évident que le bilan travailliste est imparfait, il serait pourtant difficile de nier que le Labour a eu un impact beaucoup plus fort que n'importe lequel des gouvernements de centre-gauche précédemment mentionnés. Le Royaume-Uni a connu dix années d'une croissance économique ininterrompue qu'on ne peut écarter d'un revers de manche en affirmant qu'elle n'était due qu'aux bulles de l'immobilier et du crédit. Cette croissance est intervenue alors qu'était instauré un salaire minimum national. Des investissements de grande ampleur ont été réalisés dans les services publics et des réformes importantes conduites dans les domaines de l'éducation et de la santé.

L'inégalité entre salaires et revenus a été contenue, même si elle n'a pas été réduite de manière significative. La condition des plus pauvres s'est toutefois nettement améliorée. Les objectifs de réduction de la pauvreté des enfants n'ont pas été atteints, mais avant la récession, 600 000 enfants ont été extraits d'une relative misère ; par rapport à une norme absolue, ce nombre peut être quasiment doublé.
D'autres erreurs graves ont été commises. Les expérimentations dans le domaine de l'image et de la gestion des médias au cours des premières années du gouvernement travailliste ont eu l'effet inverse de celui escompté et ont donné l'impression que le New Labour était plus préoccupé de communication que de politique. Blair a échoué à mieux intégrer la Grande-Bretagne dans l'Union européenne, et certaines relations étroites qu'il entretenait avec d'autres dirigeants européens – notamment avec le premier ministre italien Silvio Berlusconi – ne manquaient pas de surprendre.
Il était juste d'affirmer que le Labour devait améliorer son rapport au monde des affaires, et il était également juste de reconnaître l'importance de la City pour l'économie britannique. Mais ce fut une erreur fondamentale d'autoriser "l'offensive des cocktails de crevettes" à sombrer dans une dépendance servile, ce qui eut pour résultat de transformer le Royaume-Uni en une sorte de gigantesque paradis fiscal. L'idée selon laquelle le Labour devrait avoir "l'esprit absolument tranquille à l'égard des gens qui s'enrichissent de manière éhontée" n'a pas seulement exacerbé les inégalités au sommet de l'échelle sociale, mais a contribué à l'émergence d'une culture de l'irresponsabilité. Les patrons se protégeaient des risques qu'ils demandaient à leurs employés d'endosser.
Je n'accepte pas l'idée simpliste qui voudrait que le blairisme soit la simple prolongation du thatchérisme. La politique travailliste s'est traduite par une large intervention gouvernementale dans la vie économique – même si cela s'est produit surtout au niveau de l'offre. Et elle entendait sincèrement améliorer la justice sociale - une notion totalement étrangère à Margaret Thatcher, Keith Joseph et à leur gourou Milton Friedman. Pourtant Blair et Brown auraient dû affirmer beaucoup plus clairement qu'ils ne l'ont fait que reconnaître les vertus du marché ne veut pas dire se prosterner devant lui. Le fanatisme du marché aurait dû être plus explicitement critiqué et ses limites clairement dénoncées. Quant à la représentation proportionnelle et autres réformes constitutionnelles, le Labour aurait dû en faire une question de principe, et non donner l'impression de les défendre par opportunisme.
La crise financiere mondiale, dont rares ont été ceux qui l'ont vue venir, semble avoir signé la fin du monde qui avait contribué à façonner le New Labour. Tout s'est brusquement inversé : le keynésianisme et l'intervention gouvernementale dans l'économie sont de retour. Plus personne ne nie la nécessité de trouver un moyen de réguler les marchés financiers qui semblaient autrefois omnipotents. Une taxe sur les transactions financières mondiales, jusqu'ici jugée totalement irréaliste, est de nouveau sur la table. Il est, somme toute, possible d'augmenter le taux d'imposition des plus riches.
Pendant ce temps, les principaux partis discutent d'un retour à une politique industrielle active et d'une renaissance de l'industrie manufacturière. Le changement climatique et d'autres menaces environnementales, dont le Labour ne s'est préoccupé que très tardivement, sont aujourd'hui au cœur des préoccupations politiques de tous. La planification, reléguée aux oubliettes depuis des années, est de nouveau d'actualité, tout comme les coupes sévères dans les dépenses publiques – l'exact contraire de l'audacieux et massif investissement social sur lequel était fondée la politique du New Labour. La prudence budgétaire a cédé la place à d'énormes emprunts et à une gigantesque dette cumulée.
Le New Labour en tant que tel est mort, et il est temps d'abandonner le terme lui-même...Une révision fondamentale de la pensée est nécessaire et de nouvelles politiques doivent être définies. Le principal problème du Labour dans l'opposition sera de contenir les querelles intestines qui affectent tant de partis, surtout à gauche, au lendemain d'une défaite politique. La reconstruction idéologique pourrait jouer là un rôle décisif. Son point de départ pourrait être la redéfinition du rôle de la sphère publique.
Les "blairistes", pourrait-on dire, penchaient plus vers le marché que les "brownistes", plus attachés à l'Etat. La sphère publique doit toutefois être distincte à la fois des marchés et de l'Etat, et peut être utilisée comme un tremplin pour reconstruire les uns et l'autre. Si l'on en croit ses tentatives, à la suite de la crise financière, de réintroduire dans le débat politique la notion de mutualisme, il semble que le Labour tâtonne dans cette direction. Ces efforts encore timides doivent être poursuivis et mis au service de la construction d'une forme responsable de capitalisme, associée à une approche subtile des problèmes de durabilité."

2 comentarii:

Stefan A. spunea...

Nu am habar de franceza !
Scrie macar in romana , engleza sau italiana . Asa pricep si eu articolul ! Si cred ca si altii mai putin "culturalizati " cu limba franceza ! E un efort , stiu . Daca articolul merita un astfel de sacrificiu , merita !

N. Raducanu spunea...

Maine il voi traduce eu si il veti putea citi pe blogul nraducanu.wordpress.com

Fără ură, dar cu îngrijorare, despre viitor.

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