După sărăcia din muncă(despre care am scris de mai bine de zece ani, şi pe care o descoperă acum şi Comisia prezidenţială), avem o nouă consecinţă a unei viziuni total deformate despre muncă şi despre relaţiile dintre angajaţi şi angajatori. La noi fenomenul nu este foarte bine cunoscut, pentru că nimeni nu se mai ocupă de condiţiile de muncă în România. În Franţa fenomenului, care a luat o amploare neaşteptată după 2007, când au explodat sinuciderile de la Renault şi Peugeot. Acum în centrul scandalului este France Telecom, unde azi s-a sinucis cel de-al douăzeci şi patrulea salariat din 2008 încoace.
Lumea încearcă să înţeleagă de ce s-a ajuns aici. Le Monde publică tot azi un interviu cu Christophe Dejours, psyhanalist, autorului unei cărţi dedicate subiectului, care spune că dacă nu regândim munca, ne putem aştepta la lucruri şi mai rele decât sinuciderile. Ideea de la care pleacă, pentru a explica ce se întâmplă, este aceea că logica gestionară în care sunt abordate problemele în inteprinderi a distrus ţesutul social, a făcut să dispară solidarităţile, i-a lăsat pe oameni singuru în faţa problemelor. Iată câteva fragmente din interviu.
"Dans votre ouvrage, vous invalidez la défaillance individuelle comme seule raison du suicide...
Il y a des cas de suicides que l'on ne peut imputer à des difficultés dans l'espace privé : troubles névrotiques, psychotiques, dépressifs, des symptômes précurseurs, ni à un terrain de vulnérabilité particulière. C'est même là aussi une bascule pour la psychopathologie générale.
Ce qui est surprenant c'est que nous avons des personnes qui vont très bien et qui se suicident. On ne peut les expliquer avec les références habituelles de la psychiatrie. Il y a une bascule dans l'ordre social, dans le fonctionnement de la société, c'est aussi le signe d'une rupture dans la culture et la civilisation : les gens se tuent pour le travail. Cela oblige à repenser les catégories habituelles de notre discipline et à revoir ce que les sociologues du suicide disent, en particulier Emile Durkheim dans son livre Le Suicide qui contestait les positions des psychopathologues. Du coup, on est obligé de revenir à ce qui se dit sur la solitude. On avait donc un peu raison.
Vous écrivez qu'il y a trente ans, il n'y avait pas de suicide au travail pour deux raisons : la résistance à l'effort et des solidarités plus fortes...
Oui, il y avait les autres, un collectif de travail, des stratégies de défense. On ne laissait pas un type s'enfoncer. J'ai vu des ouvriers alcooliques qui ne pouvaient pas monter sur les toits pour travailler. Les copains lui demandaient de rester en bas. Ils faisaient le boulot à sa place. Vous vous rendez compte de ce que cela veut dire en termes de prévention de l'accident, de prévention du suicide, de prévention des troubles psychopathologiques ? C'est impensable aujourd'hui ! On apprend aujourd'hui le pire alors qu'on apprenait le meilleur hier : la solidarité. C'est parce qu'on a adopté de nouvelles méthodes au travail que l'on a aujourd'hui un désert au sens arendtien du terme : la solitude totale.
C'est ce que vous appelez le passage du critère "travail" au critère "gestion du travail"...
A partir des années 1980, les gestionnaires se sont imposés dans le paysage, en introduisant l'idée que l'on pouvait faire de l'argent non pas avec le travail mais en faisant des économies sur les stocks, les ratés, les retouches, les effectifs. Tout ce qui est à la marge peut être l'objet d'économies. Partout, on vous apprend que la source de la richesse c'est la gestion des stocks et des ressources humaines, ce n'est plus le travail. Nous le payons maintenant ! Cette approche gestionnaire croit mesurer le travail, mais c'est conceptuellement et théoriquement faux ! Il n'y a pas de proportionnalité entre le résultat du travail et le travail. C'est très grave, car cela signifie que la comptabilité est fausse. D'où la contestation.
C'est donc le décalage entre la réalité du travail et la vision gestionnaire qui augmente le stress des salariés ?
Les gestionnaires qui ne regardent que le résultat ne veulent pas savoir comment vous les obtenez : c'est un contrat d'objectif, disent-ils. C'est comme ça que les salariés deviennent fous, parce qu'ils n'y arrivent pas. Les objectifs qu'on leur assigne sont incompatibles avec le temps dont ils disposent...
L'idéologie de France Télécom, c'est de casser les gens, les faire plier. Les gens ne comprennent plus. D'un côté, on demande aux cadres de virer des gens, de l'autre, on leur dit, vous êtes responsables de dépister les gens qui ne vont pas bien. La responsabilité incombe à ces managers tiraillés entre recevoir l'ordre de casser les gens et d'en assumer la responsabilité. Ils tombent malades. Mais il y a aussi le suicide, l'infarctus, l'hémorragie cérébrale. Pour en sortir, il faut un accord négocié sur la démarche et sur la cohérence par rapport à la politique de l'entreprise."
Şi fiindcă veni vorba de France Telecom, metodele lor idioate au poposit şi în România, Orange fiind a lor. Mi-au ajuns la urechi o mulţime de plângeri referitoare la presiunile la care sunt supuşi salariaţii. Mulţi pleacă de cum se iveşte prima ocazie. Unii au probleme în familie.
Ce poate fi mai grav decât sinuciderea? Dejours evocă sabotajele la locul de muncă, şi dă exemple de incidente petrecute în centrale nucleare franceze. La noi cel mai elocvent caz este cel al situaţiei de la CFR, unde lucrurile stau să explodeze. În accidentul de lângă Craiova se evocă posibilitatea unui sabotaj. Vor fi fiind şi alte cazuri, de care noi nu ştim. Dar ar fi momentul ca statul să-şi facă datoria şi să dea atenţia cuvenită acestor fenomene. Dar când tu vrei să dai afară 400.000 de oameni peste noapte, fără să-ţi pese de nimic, ce lecţii poţi da altora?
2 comentarii:
E cam "ciudat" la France Telecom. Desi exista si un sindicat pe acolo, spre deosebire de Orange Romania... Pana la valul asta de sinucideri, unii angajati ai FT se calugareau. Ceea ce, totusi, suna ceva mai uman. Daca te cheama insa Hans Snook, poti negocia o retragere lucrativa, la momentul oportun. In rest...
Foarte ciudată treabă. Adevărul este că unele slujbe sunt detestabile, şi nu sunt făcute pentru "carieră" pe termen lung. De exemplu, telefonia, sub forma lucrului în call center. Păi mai mult de 2-3 ani nu rezişti că o iei razna.
Sunt curios de ce anume se plâng cei de la Orange... probabil tot ceva legat de lucrul cu oamenii şi/sau la telefon...
Trimiteți un comentariu