duminică, 4 septembrie 2011

Educaţia la răscruce


UPDATE: celor care cred ca salvarea vine de la tehnologie le recomand sa citeasca asta.



Iar e plină media de jale! Iar au picat pe capete la bac bernebecii! Ca şi când n-am fi ştiut ce le poate pielea din vară!

Realitatea este că pentru foarte mulţi tineri şcoala a ajuns o soluţie de avarie, pentru că intrarea pe piaţa muncii se face tot mai tardiv. Nimeni nu vrea să vadă pe străzi hoarde de tineri debusolaţi, pe care nu-i angajează nimeni la 16 ani. Şi atunci se foloseşte şcoala pentru a calma lucrurile. De unde şi credinţa, reală, a tinerilor care trebuie să stea în şcoală, fără voia lor, că asta nu le foloseşte la nimic.

Problema asta a diplomei de bacalaureat este una falsă. Din păcate economiile ţărilor dezvoltate refuză să mai creeze locuri de muncă la ele acasă. Pentru că vor să-şi maximizeze profitul cu orice preţ, chiar cu preţul distrugerii ţesutului social şi în ţările de origine, şi în ţările în care se mută.

Am făcut parte dintre aceia care au crezut, şi încă mai cred, că societatea post-industrială se va structura ca o societate a cunoaşterii, că vom asista, ca urmare a masificării noilor tehnologii ale comunicării, la o democratizare a cunoaşterii. Nu e aşa. Cunoaşterea care contează devine tot mai mult apanajul unei elite tot mai restrânse şi mai închise, mai ezoterice. Elite pe care cei mai mulţi dintre cetăţeni le ignoră sau le urăsc de-a dreptul.


Adevărul este că în fuga lui după cât mai mult profit, capitalul a găsit metode să se lipsească de oameni în lanţul de producţie, cu ajutorul acelor elite închise, despre care vorbeam mai sus. Iar tânăra generaţie simte cel mai acut faptul că este inutilă pe piaţa muncii, că tot ce i se oferă sunt munci pentru care nu s-a inventat încă un înlocuitor mecanizat sau automatizat, că ceea ce învaţă, mult sau puţin, mai bine sau mai rău, nu foloseşte la nimic, că nimeni nu are nevoie de gândirea lui, de creativitatea lui. Deşi poate nu înţeleg foarte bine mecanismul, tinerii simt că sunt excluşi, discriminaţi, marginalizaţi. Lucru care se întâmplă şi părinţilor lor, din aproape aceleaşi motive.


Ce le-au spus responsabililor politici şi din educaţie, dar şi responsabililor economici ,absolvenţii care au dat foi goale de hârtie în cele două sesiuni de examen de bacalaureat? Se pare că nimic, că nu au înţeles mesajul. Părerea mea este că a fost un strigăt de ajutor din partea unui tineret debusolat: "Ajutaţi-ne să găsim un rost învăţăturii!"

Or, nici profesorii, şi nici politicienii nu au mai multe de spus despre rostul educaţiei unei largi majorităţi a elevilor. Nu pot, nu ştiu, nu le pasă, explicaţiile pot fi multe. Dar în locul unei luări de poziţie lucide şi deschise, avem doar demagogie ieftină şi luptă politică sterilă. 

Care sunt soluţiile? Sincer, nu ştiu. Nu am datele necesare pentru a emite judecăţi de valoare. Dar această problemă începe să neliniştească tot mai multă lume, în Europa,în SUA, în alte ţări. Sunt dezbateri, mai mult sau mai puţin savante. Se caută explicaţii, se formulează soluţii. Puteţi citi o astfel de dezbatere aici.

Citez câteva idei din această dezbatere. Pentru că ele merită atenţie, o parte a diagnosticului fiind valabil şi la noi:

"Dans quelle mesure le face-à-face pédagogique est-il bouleversé par cette nouvelle donne ?

P. M. : Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.

Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".

Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée en Europe et comment faire en sorte qu'elle retrouve sa centralité ?

M. G. : Le savoir et la culture étaient posés comme les instruments permettant d'accéder à la pleine humanité, dans un continuum allant de la simple civilité à la compréhension du monde dans lequel nous vivons. C'est ce qui nourrissait l'idéal du citoyen démocratique. Ils ont perdu ce statut. Ils sont réduits à un rôle utilitaire (ou distractif).

L'idée d'humanité s'est dissociée de l'idée de culture. Nous n'avons pas besoin d'elle pour exister. Nous sommes submergés par une vague de privatisation qui nous enjoint de vivre pour nous-mêmes et, surtout, de ne pas perdre notre temps à chercher à comprendre ce qui nous environne.

Derrière le slogan apparemment libertaire "faites ce que vous voulez !", il y a un postulat nihiliste : il ne sert à rien de savoir, aucune maîtrise du monde n'est possible. Contentez-vous de ce qui est nécessaire pour faire tourner la boutique, et pour le reste, occupez-vous de vous !

L'école est prise dans ce grand mouvement de déculturation et de désintellectualisation de nos sociétés qui ne lui rend pas la tâche facile. Les élèves ne font que le répercuter avec leur objection lancinante : à quoi ça sert ? Car c'est le grand paradoxe de nos sociétés qui se veulent des "sociétés de la connaissance" : elles ont perdu de vue la fonction véritable de la connaissance.

C'est pourquoi nous avons l'impression d'une société sans pilote. Il n'y a plus de tête pour essayer de comprendre ce qui se passe : on réagit, on gère, on s'adapte. Ce dont nous avons besoin, c'est de retrouver le sens des savoirs et de la culture.

Est-ce à dire que l'autorité du savoir et de la culture ne va plus de soi, classe difficile ou pas ? Et comment peut-on la réinventer ?

M. G. : L'autoritarisme est mort, le problème de l'autorité commence ! Le modèle de l'autorité a longtemps été véhiculé par la religion (puisque les mystères de la foi vous échappent, remettez-vous en au clergé) et par l'armée (chercher à comprendre, c'est déjà désobéir). Ces formes d'imposition sans discussion se sont écroulées, et c'est tant mieux ! Mais il faut bien constater qu'une fois qu'on les a mises à bas, la question de l'autorité se repose à nouveaux frais. Pourquoi cette question est-elle si importante à l'école ?

Tout simplement parce que l'école n'a pas d'autre moyen d'action que l'autorité : l'emploi de la force y est exclu et aucune contrainte institutionnelle n'obligera jamais quelqu'un à apprendre. La capacité de convaincre de l'enseignant dans sa classe repose sur la confiance qui lui est faite en fonction du mandat qui lui est conféré par la société et garanti par l'institution. Nous sommes là pour l'appuyer dans ce qui est une mission collective.

Or ce pacte est aujourd'hui remis en question. Les enseignants en sont réduits à leur seul charisme. Ils travaillent sans filet et sans mandat institutionnel clair. La société n'est plus derrière eux, à commencer par leur administration. C'est ce qui aboutit à la crise de l'autorité à l'école : les enseignants sont là au nom d'une collectivité qui ne reconnaît pas le rôle qu'ils exercent.

P. M. : L'autorité est en crise parce qu'elle est individuée et qu'elle n'est plus soutenue par une promesse sociale partagée. Le professeur tenait son autorité de son institution. Aujourd'hui, il ne la tient plus que de lui. L'école garantissait que l'autorité du professeur était promesse de réussite - différée, mais réelle - pour celui qui s'y soumettait.

Aujourd'hui, la promesse scolaire est éventée et le "travaille et tu réussiras" ne fait plus recette. L'école, qui était une institution, est devenue un service : les échanges y sont régis par les calculs d'intérêts à court terme. Le pacte de confiance entre l'institution scolaire et les parents est rompu. Ces derniers considèrent souvent l'école comme un marché dans lequel ils cherchent le meilleur rapport qualité/prix.

Le défi qui s'ensuit est double. Nous devons d'abord réinstitutionnaliser l'école jusque dans son architecture. Si les lycées napoléoniens ont si bien fonctionné, c'est qu'à mi-chemin entre la caserne et le couvent, ils alliaient l'ordre et la méditation. Réinstitutionnaliser l'école, c'est y aménager des situations susceptibles de susciter les postures mentales du travail intellectuel.

Il est essentiel d'y scander l'espace et le temps, d'y structurer des collectifs, d'y instituer des rituels capables de supporter l'attention et d'engager l'intention d'apprendre...

Nous devons ensuite, contre le savoir immédiat et utilitaire, contre toutes les dérives de la "pédagogie bancaire", reconquérir le plaisir de l'accès à l'oeuvre. La mission de l'école ne doit pas se réduire à l'acquisition d'une somme de compétences, aussi nécessaires soient-elles, mais elle relève de l'accès à la pensée. Et c'est par la médiation de l'oeuvre artistique, scientifique ou technologique que la pensée se structure et découvre une jouissance qui n'est pas de domination, mais de partage."

2 comentarii:

Adrian Stoica spunea...

Lipsa de sens ... asta e boala societatii contemporane.
Chiar, de ce vor fi fost manifestatiile alea din Anglia, luna trecuta?

Constantin Gheorghe spunea...

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