joi, 24 noiembrie 2011

O lume "post" ceva...



Nu prea ştiu ce înseamnă post-suveranism. Un sociolog american, Daniel Bell, spunea că atunci când nu ştim să definim un fenomen, îi punem în faţă sufixul "post", şi ne-am scos! E evident că avem serioase dificultăţi în a înţelege ce se întâmplă, de unde ni se trage beleaua. Sau, atunci când credem că, în sfârşit, am înţeles ceva, realitatea scoate limba la noi şi ne dă cu "sâc!"

Ca de obicei, din peisaj nu lipsesc pescuitorii în ape tulburi, şi fanaticii care vor dispariţia statului, din diverse motive, ce-i drept. Evident, cu riscurile de rigoare, acum se redistribuie puterea la nivel global, proces însoţit de redistribuirea bogăţiei. Grav este că gândirea dogmatică a ucis orice încercare de a construi modele alternative la actualul model de globalizare, care, pe de o parte, şi-a atins limitele, iar pe de altă parte a ajuns să nu mai poată fi gestionat, instituţiile bănuite că ar face asta: ONU, FMI, BM, G 8, G 20, sunt şi ele în diverse crize, de legitimitate, de idei, de autoritate, şi consumă toată energia pentru a gestiona crizele interne, lăsând globalizarea la mâna "pieţelor". Acestea din urmă, un soi de Dumnezeu al nostru, al tuturor, au dovedit doar că sunt decervelate, că generează mai multe probleme decât rezolvă, că au ajuns un pericol mortal şi pentru economie, şi pentru democraţie. 

Colac peste pupăză, politicul a ajuns o pacoste! Iar apelul la tehnocraţi, pentru a suplini lipsa de credibilitate a politicienilor, nu este decât un semn al decadenţei democratice, un mod de a fugi de răspundere. Nu putem ignora faptul că demonizarea politicului a fost programată, pentru ca nişte unii să-şi poată face de cap, fără sula statului între coaste. Acum, când au nevoie de de un sistem stabilizator, de o autoritate, care să aibă suficientă credibilitate, pentru a gestiona şi problemele lor, nu puţine, aceşti nişte unii, adică "pieţele", constată că nu au la cine apela. Vremea naţionalizării pierderilor lor s-a dus. Pur şi simplu nu se mai poate! Ce mai rămâne? Deocamdată, nu mare lucru! Ce va fi? Dracu' ştie! 

Tot ce putem face este să speculăm. Adică să explicăm trecutul, să ne lamentăm despre prezent şi să sperăm că viitorul va mai fi. Măcar astea să le facem inteligent. Deşi sunt puţini şi cei care fac astea. Unul dintre cei inteligenţi este profesorul Bertrand Badie. A avut ieri o discuţie cu cititorii "Le Monde", discuţie pe care o puteţi citi aici. Eu citez câteva lucruri, pe care le consider interesante. 

Despre economie: " Dans la ligne ultralibérale, nombreux ont été ceux qui ont voulu hisser l'économie au-dessus de tous les autres secteurs de l'action sociale ; ils ont érigé la science économique en science causale et technique, capable de définir, hors du politique et au-delà des logiques délibératives, les lignes de conduite les plus indiquées, ce qui enlevait au politique sa fonction, son droit de décider, d'empêcher ou de modifier. Cette conception très technique et très scientifique de l'économie vient en quelque sorte ruiner l'idée de souveraineté dans son essence démocratique. Elle libère l'acteur économique de toute contrainte politique, elle en fait un expert dont les choix doivent s'imposer par-delà même les exigences de la démocratie. Cette conception très contestable de l'économie dérive de la vieille idée de la primauté des marchés : elle est fortement contestable, mais surtout, elle s'impose de plus en plus dangereusement comme substitut à la démocratie et à la souveraineté."

Despre suveranitate: "Si on distingue le contexte européen, on doit prendre tout d'abord en compte un double processus d'intégration politique encore limitée et d'intégration monétaire achevée. Cette simple distorsion dans les temporalités explique que la gestion même de la monnaie unique conduit par à-coups à des choix politiques antisouverainistes dont l'arbitraire et les incertitudes correspondent au défaut d'institutionnalisation politique.

Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas que, d'une manière ou d'une autre, la pression régionale vienne reduire les souverainetés nationales, comme ce fut le cas récemment pour la Grèce et pour l'Italie. Si on se place maintenant d'un point de vue plus global, c'est-à-dire à l'échelle mondiale, la souveraineté se trouve défiée de manière permanente par le jeu de l'interdépendance croissante qui vient de plus en plus lier les économies entre elles, empêcher toute délibération souveraine, ou tout du moins les rendre vaines. Nous sommes clairement entrés, de ce point de vue, dans un monde post-souverain, mais tout l'enjeu est alors de savoir comment cette interdépendance sera régulée et gouvernée, c'est-à-dire comment sera réinventé un politique capable de se construire au-delà de la souveraineté tout en respectant le droit de chacun de participer réellement à la délibération globale."

Despre stat şi rolul lui: "Evidemment, le problème essentiel est celui de repenser la régulation, et donc le lieu même où le politique est en mesure de se construire de manière efficace. Nul ne s'étonnera que dans le contexte de la mondialisation, les paramètres de la régulation aient changé : l'essentiel de celle-ci ne peut plus se faire à l'échelle des Etats, dès lors que ceux-ci agissent isolément et donc conformément aux définitions anciennes de la souveraineté. Aujourd'hui, une régulation efficace de la mondialisation ne peut se faire que de manière intégrée, inclusive et collectivement délibérée, unissant l'ensemble des entités constitutives du jeu mondial...On a cru ensuite que le multilatéralisme régional était une solution intermédiaire, plus réaliste que les formes globales de délibération : on a vu récemment ce qu'il en était. Entre les contre-performances essuyées par l'Union européenne, atteignant la plupart des autres formes de construction régionale, et la montée des nationalismes et des particularismes, les grandes organisations de ce type sont aujourd'hui en panne. On a enfin nourri l'illusion que le multilatéralisme sélectif, la diplomatie de club, l'un et l'autre incarnés par le G8 et le G20, seraient d'efficaces substituts. On a appris ces deux dernières années l'incapacité de ces instances à produire une régulation qui ne soit pas uniquement rhétorique. Pâle reflet d'une connivence entre les puissances faute de mieux, la diplomatie de club ignorait en fait que mondialisation voulait dire d'abord inclusion et ne pouvait prétendre réguler en ne réunissant que les oligarques. Il n'y a donc pas de choix, la régulation de demain ne pourra être que multilatérale, globale, inclusive, ouverte aux acteurs sociaux..."

Despre politică, democraţie, rolul politicienilor: "On voit bien en effet d'où peuvent venir les "fuites" : techniciser la gouvernance globale revient à la dépolitiser et à marginaliser tant le rôle du débat politique que des choix électoraux. De même, construire une gouvernance globale sur l'informel, les "contacts", "sommets", "clubs", débouche sur un appauvrissement institutionnel dont la démocratie est nécessairement victime. Enfin, le jeu de cette gouvernance, en étant de plus en plus centré sur un petit nombre de dirigeants et d'experts, creuse quotidiennement un fossé, qui déjà aujourd'hui est énorme, entre le politique et la société.

Ce scepticisme, voire cette rancœur, nourris dans toutes les opinions, à l'encontre d'un politique dont elles se méfient, même qu'elles dénoncent, conduisent à une montée de l'abstention, de l'apathie politique, au rejet des partis, détournent les électeurs du jeu démocratique et les aspirent dans des formes nouvelles, soit de réinvestissement communautaire, soit de populisme, soit d'exacerbation des nationalismes.

Il est donc clair que face à tous ces dangers, un travail important de réinvention de la démocratie doit être accompli, au risque, si rien n'est fait, de voir s'aggraver ce fossé et de placer les modes techniques de substitution en position d'institutions gouvernementales nouvelles...C'est incontestablement une régression voulue et ressentie du politique face à l'économique. Mais d'un certain point de vue, c'est plus encore : c'est une dévalorisation explicite du jeu démocratique. Plusieurs responsables européens ayant rappelé, notamment à propos de la situation en Grèce ou en Italie, que les réformes comptaient plus que les élections. Au-delà encore, les événements grecs et italiens ont authentifié la victoire de l'expert sur l'homme politique, et ont mis au moins implicitement la responsabilité de la crise sur l'incompétence du personnel politique.

C'était peut-être oublier bien vite que les nouveaux dirigeants grecs et italiens étaient tous issus, soit de la Commission européenne, soit de la Banque centrale, soit du FMI, et qu'ils y avaient exercé des fonctions importantes à l'époque même où se mettaient en place les schémas ultra-libéraux qui ont contribué à forger la crise d'aujourd'hui. Peut-être est-ce là l'amorce d'une sorte de recyclage des modèles libéraux que l'on essaie de voiler à travers une rhétorique discrètement régulationniste qui sera à nouveau issue d'un jeu d'élites, et non plus du suffrage populaire...

Je suis pour ma part convaincu que l'histoire moderne de l'homme politique trouve aujourd'hui sa fin. Il est présentement défié par une dépolitisation croissante, par une régression de la confiance politique, par un affaissement du militantisme et par une revanche brouillonne et bruyante de l'expert. Ce type de défi peut conduire à des formes déjà répertoriées : montée du populisme ou affirmation de mouvements sociaux qui se veulent extérieurs au politique.

Ou les classes politiques seront capables de relever ce défi, donc de se transformer, c'est-à-dire de s'adapter à la mondialisation, de repenser les conditions du débat politique, de se réconcilier avec la société, et la profession politique s'en trouvera alors profondément modifiée jusqu'à l'ouverture d'une nouvelle séquence de son histoire ; ou, au contraire, les classes politiques resteront sourdes à ces mouvements tectoniques, et on risque alors d'assister à une radicalisation des crispations sociales que j'ai décrites, pouvant conduire à des bouleversements éventuellement violents : ce serait alors aussi l'ouverture d'une autre séquence.

je ne confondrais pas déficit de souveraineté et déficit de démocratie. Si la mondialisation est venue nier les principes classiques de souveraineté, elle ne peut nullement être tenue pour antagonique de la démocratie. Dans un cas, celui de la souveraineté, il faut définir le cadre d'un monde post-souverain et interdépendant ; dans l'autre, celui de la démocratie, il faut au contraire rehausser les conditions d'exercice de celle-ci et les adapter à un monde globalisé.

Je n'accepterais pas pour ma part de parler d'un monde "post-démocratique". L'équation est donc simple : la gouvernance globale doit gérer les interdépendances tout en faisant en sorte que celles-ci soient conduites en incluant les peuples et les sociétés au lieu de les laisser entre les mains de l'expert. Les événements d'aujourd'hui nous montrent précisément que les jeux les plus autoritaires, que les artifices de puissances, que les décisions gouvernementales, restent entièrement à la merci des choix effectués par les sociétés : que la société grecque récuse les décisions prises dans les sommets, et celles-ci perdent toute leur efficacité, quel que soit le grade des experts qui ont été "internationalement nommés".

Il est donc évident que pour l'efficacité même de la gouvernance mondiale, les sociétés, leurs représentants, les forces qui les structurent doivent être présents tant au niveau de la délibération qu'à celui de l'exécution. Il est certain alors que la nouvelle démocratie s'étendra au-delà des frontières nationales, ce qui n'est pas une idée neuve, mais que la résistance des Etats tend sans cesse à différer."

PS: nu vă panicaţi! La Românica asta e de bază!

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