duminică, 22 mai 2011

G 8? Circulaţi, nu-i nimic de văzut!



Baletul G 8 continuă, fără ca omul de pe stradă să mai acorde atenţie acestui club închis, a cărui existenţă este de nimic justificată, câtă vreme încă funcţionează ONU, singura instituţie cu vocaţie universală, din care fac parte şi ţările membre ale G 8. Cu toate astea nu putem trece cu vederea existenţa lui, deşi este greu de măsurat impactul pe care îl au deciziile luate în cadrul grupului asupra economiei şi politicii internaţionale.  Dar acest impact există, nimeni nu se îndoieşte de asta.


Modelul G 8 este cel al Directoratului celor cinci puteri, instaurat la momentul Congresului de la Viena, din 1815, după sfârşitul epocii napoleoniene. Acum se pune întrebarea, aşa cum o face, printre alţii, Bertand Badie, într-o carte recent apărută, "La diplomatie de connivence : les dérives oligarchiques du système international, La Découverte, Paris, 2011", în ce măsură mondializarea rimează cu întoarcerea la momentul Congresului de la Viena, care a instaurat o ordine ce a condus la conflicte în serie în Europa şi în lume, ce au culminat cu Primul Război Mondial.



"La diplomatie de club est une reprise de très anciennes pratiques qui s'étaient instaurées en 1815, au moment du congrès de Vienne. A l'époque, le système international se limitait de fait à l'Europe et à une douzaine d'Etats. Cinq d'entre eux se sont érigés en directoire, et le résultat était déjà peu probant : il n'est qu'à se souvenir des questions d'Orient, et surtout de cet aboutissement dramatique que constitua la première guerre mondiale.

Aujourd'hui, ces vieilles pratiques renaissent sur les dépouilles de la bipolarité et de la guerre froide, dans un monde qui s'y prête infiniment moins. D'abord, le système international s'étend désormais à la planète tout entière. Les Etats sont au nombre de 192, rejoints par beaucoup d'autres acteurs internationaux non étatiques. La mondialisation consacre l'interdépendance entre tous.

Face à une telle complexité, la prétention oligarchique est une pâle réponse : il suffit de se retourner, de contempler trente-cinq ans de diplomatie de club pour mesurer la maigreur des résultats et l'impasse dans laquelle nous nous trouvons. Ajoutez à cela que la mondialisation fait une part beaucoup plus importante aux faibles : la stabilité mondiale dépend de plus en plus des maillons faibles. Ceux-ci étant exclus de la délibération oligarchique, il est illusoire de penser que les problèmes qui grèvent le système international puissent être résolus par ces formes passéistes de diplomatie...

 Le paradoxe actuel tient à l'impossibilité croissante de pratiquer les deux voies qui semblaient constituer l'alternative classique du jeu international. La première est celle de la compétition ; elle a été louée par la realpolitik et présentée comme la forme spontanée de comportement des Etats sur la scène internationale. Elle a pour avantages de permettre à chaque Etat de satisfaire ses intérêts propres et de travailler le mieux possible à se doter d'une image positive. Mais cette posture est en contradiction avec le paramètre de la mondialisation : l'interdépendance est trop forte pour que la compétition puisse aujourd'hui, comme ce fut le cas hier, régler le jeu international.



L'autre élément de l'alternative était la coopération : la relance volontariste du multilatéralisme en 1945 correspondait à une telle option. Celle-ci a été malmenée par la guerre froide et la bipolarité : on a cru pouvoir la réhabiliter à partir de 1989, mais au bout d'une décennie, ceux qui la prônaient ont été défaits. La coopération avait probablement pour limite de porter un coup trop rude aux intérêts nationaux et à l'image que chaque Etat voulait forger de lui-même.


On en est donc aujourd'hui à une posture intermédiaire qui apparaît implicitement dans le jeu des Etats comme le seul point d'équilibre possible : les intérêts nationaux sont ménagés, les images des uns et des autres sont défendues, mais on apprend à bricoler non pas avec les intérêts de tous les autres, mais en tout cas avec ceux des plus forts. C'est bien là la réalité du G8, même du G20, et en tout cas de la diplomatie de club. C'est ce que j'appellerais la "diplomatie de connivence"...

Si tant est qu'on puisse transposer la notion de démocratie au système international dans son entier, cette diplomatie n'a évidemment rien de démocratique. Les membres du G8, ou même du G20, ne peuvent même pas se targuer des vertus de la représentation : ils se sont tout simplement cooptés sur des critères qui, au demeurant, sont ceux de la puissance, de la richesse et de la proximité. Ainsi, certains riches sont absents car perçus comme déviants, d'autres en ascension de puissance sont tenus à l'écart pour les mêmes raisons…



En réalité, pour continuer à raisonner selon les critères de la démocratie, il faudrait davantage considérer notre système international actuel comme soumis aux règles du régime censitaire. On y trouve des citoyens actifs, membres des directoires (P5, G8, G20…) et des citoyens passifs qui couvrent le reste du système international et qui n'ont aucune chance de se retrouver dans les instances dirigeantes.

On pourrait même approfondir l'hypothèse et considérer que ce retour à la démocratie censitaire qu'on croyait périmée se double d'une "réaction nobiliaire" traduisant l'effort des puissances traditionnelles pour se maintenir dans le circuit de la gouvernance mondiale en affirmant ses droits dérogatoires et le bien-fondé de ses privilèges. On comprend dans ces conditions que les clubs censitaires, fonctionnant de surcroît selon les principes de la connivence, jouent davantage de l'opacité que de la transparence, dissimulée derrière une rhétorique complexe et pompeuse dont les communiqués des G8 ou des G20 donnent un aperçu probant...
La méthode directoriale est donc fondamentalement conservatrice et repose sur les recettes de l'immobilisme, sur la gestion d'un statu quo qu'on ne modifiera qu'à la marge pour lui permettre de survivre. En même temps, le propre de cette diplomatie de club est de s'afficher, d'entretenir une vitrine flattant les opinions et rehaussant le prestige de leurs membres. Ce qu'on ne peut donc faire dans ce domaine par des décisions, on le fera par recours à des formules percutantes, en annonçant, comme ce fut le cas lors de la tenue du G20 à Londres en avril 2009, que grâce aux délibérations du club, on allait entrer dans un monde entièrement nouveau, fait entre autres de régulation financière.



Qu'en reste-t-il aujourd'hui, sauf le souvenir de ces discours enflammés et surtout, clou de ces sommets, des photos de groupe où les "grands de ce monde" marquent leur solidarité en posant côte à côte…"


Şi atunci, să nu-l înţelegem pe Baconschi? Dă-o dracului de politică externă, la ce ne mai trebuie nouă, dacă tot decid alţii în locul nostru? Aşa că şi-a găsit şi el o întrebuinţare: să adune voturi din diaspora, pentru Iubitukl Conducător şi Mare Machitor, alt exclus de la "diplomaţia clubului".

PS: uitam! Citind asta, înţelegeţi mai bine ce-am vrut să spun cu fotografia din precedenta postare, "Promisiuni deşarte", care-mi aparţine .

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