joi, 26 martie 2009

Ştiu, nu sunt genial! Totuşi...
Nu sunt economist, dar asta nu mă împiedică să înţeleg cum funcţionează lucrurile în domeniu. Şi poate că este mai bine că nu sunt de meserie, pentru că asta nu-mi limitează modul de gândire. Mă bucur să văd că felul în care văd eu lucrurile este confirmat de oameni care înseamnă ceva pe piaţa ideilor politice şi economice. Din ziarul "Le Monde" de azi, câteva opinii care confirmă ce scriam eu de câţiva ani chiar despre aspecte ale vieţii economice. Este vorba de o dezbatere despre cauzele crizei. O puteţi citi în totalitate aici. Eu vă prezint doar fragmentele care îmi confirmă ipotezele. Nu este o dovadă de orgoliu, nici nu vreau să demonstrez cine ştie ce. Doar atât: e bine să gândim cu mintea noastră. S-ar putea să avem mari şi plăcute surprize.
Emmanuel Todd: Aujourd'hui, la question centrale est celle de l'insuffisance globale de la demande, d'où tous ces discours autour des plans de relance. Ce point est désormais largement admis. En revanche, ce qui n'est pas encore admis - exception faite de quelques analystes plus en pointe -, c'est la cause de cette demande insuffisante qui n'est autre que le libre-échange. Le libre-échange n'est pas une mauvaise chose en soi. Une partie de l'argumentation libre-échangiste est valable : réalisation d'économies d'échelle ; spécialisation des pays selon leurs compétences de production, etc. Mais l'extension démesurée du libre-échange a renvoyé le capitalisme à sa vieille tradition qui est celle d'une sorte de retard tendanciel de la demande par rapport à la croissance de la production. Qu'est-ce qui se passe sous un régime de libre-échange ? Les entreprises, les unes après les autres, se positionnent non plus par rapport à une demande intérieure, à l'échelle nationale, mais par rapport à une demande de plus en plus perçue, dans la réalité mais aussi de manière un peu mythique, comme une demande extérieure. Conséquence : les entreprises ne perçoivent plus les salaires distribués comme une contribution à la demande intérieure mais plutôt comme un coût qui les empêche d'être compétitives vis-à-vis de leurs concurrents mondiaux. Essayez d'imaginer ce qui se passe si toutes les entreprises, partout sur la planète, entrent dans une logique d'optimisation et de compression du coût salarial : vous arrivez à la situation actuelle !(s.m.) Qui plus est, ce mécanisme est aggravé par l'arrivée de pays émergents, comme la Chine. Cette ligne directrice permet de comprendre la crise actuelle. D'un côté, pour la majorité de la société, on assiste à un écrasement de la consommation, avec une montée des inégalités. De l'autre, un afflux d'argent au cerveau qui explique la spéculation financière. Tant que les gouvernants n'auront pas compris cela, nous ne nous en sortirons pas.
Jacques Attali: "Comment expliquer la crise ? D'abord, il faut rappeler que la crise est l'état naturel du système vivant. L'information est imparfaite dans toute société. Paradoxalement, on pourrait dire que la crise est la manifestation de la liberté puisqu'il est impossible de prévoir le comportement des différents acteurs. Mais l'information n'est pas seulement insuffisante, elle est aussi asymétrique, c'est-à-dire que certains monopolisent tel ou tel savoir afin d'en être les seuls bénéficiaires. D'où l'importance de la prévision qui permet, en principe, de compenser ce déficit et de déclencher, si nécessaire, l'intervention des pouvoirs publics. Ainsi, si dans tel ou tel pays, on constate une insuffisance de la demande, l'Etat peut tenter de la pallier. L'Etat reste un acteur central qu'Emmanuel Todd semble oublier un peu vite. Malheureusement, aux Etats-Unis, là où la crise a éclaté, l'Etat n'a pas joué son rôle. Les classes moyennes américaines ont vu leur salaire baisser depuis trente ans mais les pouvoirs publics ne sont pas intervenus - à l'inverse des Européens - pour soutenir la demande intérieure, soit par des investissements ou l'instauration de transferts sociaux. Les Etats-Unis ont choisi la voie de l'emprunt. L'emprunt, ce n'est pas l'argent qui monte à la tête d'un système mais c'est le mode américain de création d'une demande externe au marché. Et pour permettre aux Américains d'emprunter, de nombreux outils sophistiqués ont été créés qui ont permis de prêter sans aucun garde-fou, c'est-à-dire de transférer les risques au voisin.(s.m.) Enfin - pour venir sur le terrain d'Emmanuel Todd - je crois que nous assistons surtout à une globalisation du marché sans globalisation de l'Etat de droit. Or chacun sait qu'un marché sans Etat de droit - et sans Etat tout court -, ne peut fonctionner. Le seul marché sans Etat de droit qui existe actuellement dans le monde, c'est la Somalie, une véritable catastrophe pour les populations. Aujourd'hui, nous sommes en train de nous diriger vers une Somalie planétaire !
Erik Orsenna: "Nous sommes dans l'ère du virtuel. Depuis trois ans, je suis membre du conseil d'administration de l'Ecole normale supérieure. J'y ai rencontré des mathématiciens qui vivent avec d'autres élèves de grandes écoles au sommet de l'abstraction, d'où ils peuvent créer du virtuel financier, avec des produits et des techniques extrêmement sophistiqués, comme la fameuse titrisation : on découpe les risques et comme ça personne ne sait où ils se trouvent. En réalité, ce virtuel est au service du mensonge. En principe quand un ménage ne gagne pas beaucoup d'argent, il ne s'achète pas de maison. Ce qui ne satisfait guère les banquiers qui ne distribuent pas beaucoup de prêts. Du coup, c'est l'embrouille : on explique aux pauvres qu'ils peuvent quand même accéder à la propriété grâce à des prêts dont on ne vérifie pas les garanties, etc. C'est le feuilleton des subprimes... La finance est devenue une Game Boy pour adultes et la finance est surtout devenue une fin en soi. La finance au service de l'économie, bien sûr, mais la finance au service de la finance, nous avons vu à quoi cela nous a menés. Autre grille de lecture qui me semble importante, celle du temps. Nous sommes dans l'ère de la satisfaction instantanée. Il y a une infantilisation des décideurs économiques qui veulent tout et tout de suite. Le long terme est le grand absent de toutes ces prises de décision.(s.m.)

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